À l'intérieur

Aude Denis conduit son équipe à la recherche des monstres qui vivent dans la forêt de nos intérieurs, pour exorciser, réfléchir et rire de nos peurs.

En chacun de nous, À l’intérieur, il y a un monstre que nous étouffons, que nous jugulons. Un monstre qu’il ne faut surtout pas réveiller, mais qu’il faut assurément interroger. Aude Denis s’intéresse à cette part d’ombre qui est en nous, cette face obscure de l’humanité. Pour disséquer artistiquement cette question insoluble du Mal, le spectacle tisse de multiples variations du monstre : celles de nos cauchemars, celles de l’histoire, celles de nos contes de fées, celles qui hantent nos rues, celles qui nous font peur, celles qui nous répugnent et celles qui nous séduisent.

Pour parler de tous ces monstres tapis dans l’ombre, la metteuse en scène dirige cette création collective comme une construction scénique plurielle, difforme, où la linéarité est bousculée. Comme dans un jeu, les morceaux de ce « Frankenstein théâtral » s’enchaînent au moyen de glissements, de répétitions, d’ellipses, se juxtaposant sans lien de cause à effet. Une forme ludique, morcelée entre moments chorégraphiques, récits, fictions, interviews, scènes sans texte et images qui s’inventent grâce à quelques objets du quotidien : un matelas, une porte, une baignoire, des feuilles mortes... Des situations ordinaires, des cauchemars, des mots, des images et du silence.