Aux Corps passants

Dans un espace indéfini, des corps se croisent avant de s’effacer pour toujours. Des corps qui dansent et se racontent en mots, en gestes, en émotions, abandonnant leurs traces au futur…

Faire œuvre de mémoire pour ne pas donner le champ libre à l’oubli. Dans Aux corps passants, les personnages présents sur le plateau sont morts. Au milieu des caisses de transport, ces êtres récemment décédés reprennent souffle un instant pour témoigner et s’exprimer sur leur propre chute. En arrière-plan, un homme collecte leurs mots et leurs gestes comme autant de traces qui iront coloniser, irriguer et constituer les vivants à venir.

Voici un petit monde de l’ombre qui se met à se raconter, à râler, à défier la vie, à se représenter une dernière fois devant nous. En collaborant avec Adrien Cornaggia, un auteur bien vivant, Gilles Baron traite par le corps et par la langue la question du récit pour aborder un sujet universel et permanent : la mort. De l’énergie des sept interprètes, danseurs, comédiens et circassiens, un flux se déverse et se propage jusqu’à ce que la danse devienne musique et les corps vibration. Il se dégage alors du plateau une intense pulsation collective, une pulsation de vie !