Pour les danseurs, l’usure des corps est souvent perçue comme un facteur dégradant. Avec la fatigue des muscles et des articulations, l’outil du danseur ne répond plus comme au début. À quarante-sept ans, le chorégraphe Brahim Bouchelaghem est quotidiennement confronté à cette question. Dès lors, comment transformer cette dégradation inexorable et inéluctable en avantage ? L’usure peut-elle être bénéfique à la création en forçant le corps à bouger autrement et à trouver des solutions pour continuer à résister et se régénérer ?
À la croisée du hip-hop et de la danse contemporaine, six interprètes accompagnent Brahim Bouchelaghem sur le plateau. Portée par la musique électro de Nicolas de Zorzi, la danse se développe sur le principe de mouvements répétitifs qui évoluent et se renouvellent constamment. Bientôt, des décalages viennent perturber les mouvements d’ensemble et les individualités se détachent pour trouver la force de résister à la détérioration. Chaque danseur raconte alors sa propre façon de lutter en repoussant ses limites, à la frontière de l’épuisement. Une belle leçon de danse et de ténacité !
en coréalisation avec la Ville de Bray-Dunes