Dans ma maison de papier, j'ai des poèmes sur le feu

Avant de disparaître, une vieille dame va rendre ses chaussures à la petite fille qu’elle était… Cette histoire de transmission et de génération est émouvante et essentielle.

C’est un texte beau à pleurer… Une vieille dame, une petite fille et un promeneur qui rôde autour d’elles en chantonnant sa petite musique. Se retrouvant toutes les deux, elles essaient d’échapper au froid de l’hiver, de retenir le temps, leur souffle, la nuit…

Cette bouleversante rencontre de deux âges possède une réelle force métaphysique, comme lorsqu’on contemple un ciel étoilé et qu’un vertige nous étreint, de notre modeste condition de petits êtres mortels face à l’infini. Aucune tristesse ici, bien au contraire : une joie pure et une tendresse immense entre la petite fille et la vieille dame.

Sur scène, le metteur en scène Julien Duval a souhaité ardemment créer cette rencontre réelle entre une fillette et une actrice âgée. Nous sommes là, à notre place de spectateur, les témoins privilégiés de cette confrontation magique. Dans sa mise en scène, Julien et son équipe élaborent une partition avec la lumière : rythmer l’obscurité, jouer des contrastes entre la clarté et la nuit. La musique, portée par les cordes et les notes célestes de la compositrice Kat May, renforce la finesse de ce geste poétique.

« Tous les enfants sont à l’intérieur d’une vieille personne,
mais ils ne le savent pas encore. »
Philippe Dorin