George Dandin
ou le Mari confondu

Jean-Pierre Vincent monte avec délice cette tragicomédie de Molière qui brosse un tableau impitoyable de la société française et de ses tensions.

Paysan enrichi dans le commerce agricole, George Dandin entreprend un jour de se construire un petit Versailles en pleine campagne, s’offre une particule à son nom et s’achète une jeune épouse de pauvre noblesse. Évidemment, la jeune épousée ne se laisse pas faire, les déboires conjugaux arrivent et le rêve tourne au cauchemar pour celui qui s’était cru parvenu au ciel.

Jean-Pierre Vincent, l’un de nos plus illustres metteurs en scène, choisit aujourd’hui de placer dans une lumière nouvelle cette farce de Molière. En trois actes, le spectateur assistera à trois tentatives du paysan devenu bourgeois de rester le maître à bord, trois échecs, trois humiliations dont on rira pour ne pas en pleurer. Si l’argent ne fait pas le bonheur, il peut rendre fou, aveugle et suicidaire.

Le cauchemar de Dandin se transmet ainsi à toute la comédie qui devient un rêve éveillé, somnambulique, traversé par tous les personnages. Dans un décor sans âge mais avec des costumes d'époque, Dandin ne sera pas un paysan demi-riche, vite rappelé à l'ordre, mais un parvenu abattu en plein vol. Plus dure sera la chute...